Nuage Solitaire sur la Côte de Madère
À l’été 2018, j’ai passé environ une semaine à Madère, une île portugaise située à quelques centaines de kilomètres de la côte du Maroc. Trois amis et moi avons loué une maison dotée d’une superbe vue du haut d’une falaise surplombant l’océan Atlantique sur la côte ouest de l’île.
Mais ce n’est qu’une fois que nous sommes arrivés à cette maison que nous avons réalisé qu’elle était certainement située dans la partie la plus isolée de l’île. Cela nous prenait environ une heure pour aller à Funchal, la capitale de Madère, et une heure et demi pour atteindre l’autre bout de l’île. Mais l’ouest de Madère est également la partie où le temps est le plus changeant. Une après-midi chaude et ensoleillée peut se transformer en une soirée sombre et orageuse, et ce, même en plein été. À une occasion, nous avons décidé d’aller visiter en fin d’après-midi un phare que nous pouvions voir de notre maison, et tandis qu’il n’était qu’à une dizaine de minutes en voiture, le temps changea drastiquement, et transforma le phare en un lieu sombre et maussade.
L’isolation de la maison et le temps nous ont forcé à rester davantage à la maison que ce que nous avions pensé au préalable, mais sans cela, je n’aurais pas pu prendre une de mes photos favorites. Comme nous sommes restés dans cette maison à côté de la piscine, ce que je ne fais pas d’habitude en vacances, j’ai eu tout le loisir de prendre des photos atmosphériques de la mer, ainsi que d’autres plus paisibles, comme certaines du soleil qui se couche directement dans l’océan Atlantique.
Mais alors que nous avons eu l’occasion de nous balader sur l’île, d’aller à Funchal ou de faire des randonnée, nous avons passé une ou deux après-midi particulièrement paisibles à la maison, et c’est à cette occasion que j’ai pu prendre cette photo du nuage solitaire au dessus de l’océan Atlantique. J’avais réussi à n’emporter à Madère qu’un sac à dos rempli à craquer, le Peak Design Everyday Backpack 30L, ainsi qu’un appareil photo et un objectif, le Fujifilm X-T2, accompagné du 18-55mm f/2.8-4, qui est étonnamment bon pour un objectif vendu en kit, et c’est avec cet objectif que j’ai pris la photo en question.
Prise de vue et retouches :
La photo de gauche est la version RAW d’origine, qui est également un peu plus “plate”, alors qu’à droite se trouve la version finale, après mes retouches.
J’ai zoomé à 33mm (ou environ 50mm en équivalent plein format) pour obtenir un nuage assez gros tout en gardant suffisamment d’espace pour garder le contexte maritime. Et parce que l’après-midi était si lumineuse, j’ai dû fermer l’ouverture à f/9.0 et baisser les ISO à 125. J’ai en réalité fait très peu de retouche, mis à part réduire l’exposition d’un stop, baisser les hautes lumières, les ombres, les blancs et les noirs et augmenter le contraste.
Adobe Lightroom n’est pas considéré comme le meilleur outil pour retoucher les fichiers Fujifilm RAW, et c’est la raison pour laquelle j’ai préféré augmenter la texture plutôt que le niveau de détails, tout en réduisant l’effet de brouillard pour donner à la photo un style plus éthéré. Les seules retouches de couleurs que j’ai faites sont de réduire la température de l’image et de rendre les bleus plus cyan. Et enfin, même si j’essaie d’habitude de ne pas trop supprimer d’éléments dans mes photos, les cables électriques présents attiraient trop le regard. C’est pourquoi j’ai décidé de les effacer via Photoshop.
Cette image a une place spéciale pour moi car c’est la seconde photo dont j’ai fait un agrandissement papier, et la première dont j’ai supervisé l’ensemble du processus d’impression. Cela fait une telle différence de voir ses photos sur un écran, que ce soit un ordinateur ou un téléphone, et sur papier. Et c’est probablement la conclusion principale que je tire ici : imprimez vos photos. Peu importe que ce soit en grand ou au format carte postale, ne laissez pas vos photos seulement sur votre disque dure ; donnez leur une nouvelle vie en les imprimant.